La genèse

 
L’Humanité va disparaître, sans doute, mais dans combien de temps : demain, dans 100, 500, 100 000, 1 000 000 d’années ?
Kahyia est née il y a 7-8 ans de ce simple constat, face à la 6e extinction massive des espèces : l’Humanité va disparaître !
C’est brut, implacable et terrifiant à la fois mais peut-être y a-t-il encore un espoir ?

 

Extinctions

Il y a une dizaine d’année je me suis fortement intéressé à la théorie de l’évolution de Darwin à travers les écrits de biologistes et paléontologues comme Stephen Jay-Gould, Pascal Picq et bien d’autres, anciens et modernes.

Puis, comme on parlait de plus en plus de 6e extinctions, j’en suis venu à me passionner pour les extinctions de masse précédentes et je me suis alors procuré tout ce que la presse scientifique française avait pu produire sur le sujet au cours des dernières années. Mon but étant alors de chercher, et si possible trouver, des causes communes entre les 5 extinctions massives antérieures à l’époque moderne et cette fameuse 6e extinction.
Au fil de mes lectures j’ai donc pris des notes, les ai confrontées, établit des corrélations et des distinctions. J’ai, comme bien souvent en pareil cas, trouvé non pas ce que je cherchais au début des mes recherches mais autre chose de bien plus captivant dont vont émerger les trois postulats suivants :

  • Les causes des 5 extinctions massives qu’à connue la Terre ont des causes diverses et concomitantes. Il n’est donc pas possible de faire un parallèle que cela soit entre chacune d’entre elles et même la 6e.
  • A chaque extinction les espèces de grandes tailles, quelque soit leur régime alimentaire, disparaissent.
  • Après chaque extinction et une fois une certaine stabilité retrouvée, les niches écologiques laissées vides sont réappropriées par les espèces survivantes qui évoluent ensuite.

Ainsi comme le montre le 1er postulat, la 6e extinction actuelle possèdent, comme les 5 autres, ses propres agents déclencheurs et amplificateurs. Les deux dernières hypothèses par contre, permettent, elles, d’en tirer des conséquences sur la survie de l’Humanité face à cette nouvelle crise.

 

Fin de l’Humanité

Homo sapiens faisant partie du 1 % des espèces les plus grandes de la planète nous pouvons donc déduire du second postulat que nous sommes l’une des plus menacées.

En effet, notre grande taille, notre large présence sur l’ensemble de la Terre et la sur-consommation issue des pays « riches », nous oblige à produire toujours plus de denrées alimentaires qu’elles soient végétales ou animales.
On pourra arguer que nous maîtrisons des technologies qui nous permettrons de vivre indéfiniment même en surproduisant. Or nous sommes sur une planète finie et les ressources primaires sur lesquelles nous nous reposons principalement sont donc disponibles mais en quantité limitée. Et nous sommes justement en train de les épuiser et ce en quelques centaines d’année tout au mieux.

Un autre facteur aggravant cette crise est la vitesse à laquelle elle se déroule. En effet, les 5 extinctions précédentes vont faire suite à 2, 3 ou 4 causes de base mais qui vont se succéder sur plusieurs centaine de milliers, voire millions, d’années. Or aujourd’hui nous sommes à l’échelle de quelques générations humaines, quelques centaines d’années, ce qui ne correspond pas au rythme évolutif classique qui nécessite lui à minima des milliers d’années.

Ainsi, de ce second postulat nous pouvons en déduire que OUI, l’espèce humaine est l’une des plus en danger de disparaître de la surface de la Terre et ce, sans doute, très rapidement !
Nous pouvons de ce fait affirmer : Ce n’est pas la Nature qu’il faut sauver… mais l’Humanité !

 

Kahyia

L’Humanité disparaîtra, c’est donc la fin de l’Histoire, clap… peut-être, sans doute, une autre espèce évoluera ensuite pour donner un nouveau genre, tel le genre Homo, qui développera sa propre intelligence, ses langages, civilisations, technologies… mais comme il existe encore des peuples ici ou là, en Amazonie, dans le Pacifique, en Arctique… qui vivent avec très peu de technologie et même pour certains groupes comme au temps des chasseurs-cueilleurs. Alors s’ils survivaient à la 6e extinction, que se passerait-il ?

A l’aune du 3e postulat énoncé ci-dessus et, sans le brassage génétique entre populations qui a permis la propagation de l’espèce humaine sur Terre, elles évolueront, indépendamment des unes des autres, en s’adaptant à leur environnement et aux niches écologiques laissées vides suite à la disparition des espèces animales actuelles. Par conséquent de nouvelles espèces du genre Homo apparaîtront avec leur forme spécifique, leur langage, leur système social et politique, leur culture, religion, etc, etc…

Bien entendu il en ira de même des espèces survivantes qu’elles soient animales ou végétales, et ainsi naîtra un nouveau monde : Kahyia.

 

Conclusions

Le projet Kahyia qui a connu quelques tergiversations depuis plusieurs mois arrive donc aujourd’hui à sa forme la plus aboutie et proche de celle que je comptais lui donner à l’origine.

Elle repose déjà sur un triptyque :

  • Analyse des faits face à la 6e extinction
  • Prospectives tirées de ces faits et nous conduisant vers la fin de l’Humanité
  • Création d’un nouveau Monde : Kahyia

De l’analyse des faits, principalement scientifiques et géo-politiques, nous en tirerons des conclusions prospectives sur l’avenir du Monde et de l’Humanité à moyen terme. Nous, celles et ceux qui souhaiterons aider à son élaboration, pourrons de la sorte passer à une phase plus créative qui consistera à construire Kahyia, ses nouvelles formes humaines, végétales et animales, leurs conflits et la résolution de ceux-ci.
Bref raconter des histoires, les coucher sur papier, leurs faire prendre apparence grâce au dessin, les animer à l’aide de la vidéo éventuellement…
Ensemble, créons Kahyia !

Kahyia doit surtout nous faire réfléchir à nos actions collectives actuelles et aux risques que nous faisons courir aux générations futures de devoir faire face à une situation intenable.
De plus Kahyia ne doit pas être un simple copier-coller de la situation actuelle et retranscrire des conflits géo-politiques locaux tels quels. Certes et forcément nous ferons des parallèles avec l’Histoire humaine mais il faut aussi que Kahyia soit en mesure de montrer que seule la coopération pourra être efficace face aux troubles à venir.

Enfin, Kahyia repose sur des valeurs écologiques, sociales et humanistes fortes. C’est pourquoi je souhaite que quel que soit le succès que le projet connaîtra ou non à l’avenir que celui-ci reste dans le strict cadre de l’Économie Sociale et Solidaire.

 
 

ToToF
 
Créteil, le 16 juillet 2017

 
 

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